Sous le soleil estival de l’Abitibi, une tradition bien ancrée refait surface : la cueillette des bleuets sauvages. Dès la mi-juillet jusqu’à la fin août, les sous-bois et les clairières sablonneuses se tapissent de ces petits fruits bleus, prisés autant pour leur goût que pour le plaisir de les récolter. Mais quels sont les secrets d’une bonne cueillette? Discussion avec Roger Larivière, biologiste, auteur et conférencier pour en apprendre davantage sur cette activité incontournable de l’été abitibien.
« En Abitibi, le bleuet est le fruit de prédilection! Moi-même étant enfant, ça faisait partie de nos rites annuels, soit pour les manger ou les vendre », souligne Roger Larivière, un spécialiste des plantes, des champignons et de l’écologie. « Les gens aiment beaucoup aller cueillir le bleuet, c’est presque une religion. Ça fait partie de notre culture. Je croise des gens de tous les âges qui en cueillent. »
Ce qui est très intéressant en Abitibi, poursuit M. Larivière, c’est qu’il y a beaucoup de terres publiques, contrairement au sud du Québec. « Ici, la majorité du territoire est publique, alors on peut aller se promener partout. On prend les sentiers, parfois accessibles près de la route, et on rentre dans le bois! » Ces sentiers servent non seulement pour la cueillette, mais aussi pour l’observation de la faune et de la flore.
Avec les coupes forestières des dernières années, plusieurs endroits sablonneux sont apparus, surtout là où on coupe du pin gris, explique le spécialiste. Ces zones sont parfaites pour la cueillette des bleuets sauvages. « Par exemple, à partir de Rouyn-Noranda, où j’habite, on n’a qu’à parcourir une vingtaine de kilomètres pour accéder à des champs incroyables de bleuets! »
On en trouve également aux abords des routes, par exemple sur la route bien connue qu’est la 117. « Normalement, on va voir d’autres personnes qui seront en train de faire la cueillette, alors c’est plutôt sécuritaire. »
Les kiosques touristiques de la région sont aussi de bons endroits où aller s’informer sur les lieux où l’on peut cueillir les bleuets.
Dès le mois de mai, on peut commencer à cueillir des champignons sauvages, mais le gros de la cueillette se fait de la mi-août à la mi-septembre, souligne M. Laririvère. On peut trouver des champignons dans les sentiers un peu partout. Il faut toutefois faire attention de ne pas perdre ses repères, en étant trop absorbés par la cueillette, met en garde M. Larivière.
Avant de se lancer dans cette activité, il faut s’informer et lire sur l’identification de plantes et de champignons à l’aide de guides d’identification et de livres. « L’autre conseil que je donne, c’est de suivre des formations et des ateliers avec une personne d’expérience », souligne M. Larivière. Certaines espèces de champignons en Abitibi peuvent être mortelles, alors il faut s’assurer de les faire vérifier avec un connaisseur avant de les manger. Pour les plantes, elles peuvent être toxiques, mais non mortelles.
Roger Larivière donnera un atelier le 16 août prochain au parc national d’Aiguebelle. Cet atelier ouvert à tous portera sur l’identification et la cueillette de plantes et de champignons forestiers dans la région. Une belle activité à découvrir entre un camping et deux randonnées!