Les Pétales du Nord : Des fleurs locales en climat frais   

Cloé Pétrin de la ferme florale Les Pétales du Nord. (Photo : Audrina Cardinal)
Cloé Pétrin de la ferme florale Les Pétales du Nord. (Photo : Audrina Cardinal)

Une productrice de fleurs coupées du Témiscamingue a trouvé le moyen de tirer avantage du climat frais de sa région pour cultiver des fleurs. À la ferme florale Les Pétales du Nord de Lorrainville, la saison des tulipes et des pivoines est plus longue qu’ailleurs au Québec.  

« Dans les régions du nord comme ici, on a une saison plus courte, mais il y a moyen de s’adapter, en choisissant des fleurs qui aiment la fraicheur, et en leur apportant une certaine protection thermique en début de saison. Il faut que je fasse beaucoup d’efforts pour qu’elles soient prêtes pour la fête des Mères, mais j’ai des tulipes jusqu’à la mi-juin, alors qu’ailleurs c’est terminé depuis longtemps. C’est la même chose pour les pivoines : leur saison est plus longue ici qu’ailleurs », raconte Cloé Pétrin, propriétaire de la ferme florale Les Pétales du Nord, qu’elle a fondée à Lorrainville, en 2021.  

Suivre le rythme des saisons  

Cultivées à l’extérieur, contrairement à d’autres fermes florales qui les cultivent en bac à l’intérieur, les tulipes de la ferme Les Pétales du Nord sont protégées par de petits tunnels.  

Dès le mois de mars, Cloé Pétrin surveille le moment où elles pointeront leur nez, vérifiant matin et soir si elle doit les couvrir d’une bâche, ou au contraire les découvrir en cas de gros soleil, pour éviter qu’elles souffrent de trop de chaleur. L’avènement des tulipes donne le coup d’envoi de la saison et de la distribution des fleurs.  

« Je suis le rythme de la nature. En juin, il y a moins de fleurs, mais à partir de juillet, c’est l’abondance. Je cultive une trentaine d’espèces de fleurs, dont des dahlias et zinnias, très populaires », dit la productrice.  

(Photo : Audrina Cardinal)

Les fleurs locales et leurs avantages  

Cloé Pétrin fait ses propres arrangements et les distribue au Marché public de Ville-Marie. Elle propose également des abonnements à ses bouquets. Sur rendez-vous, des visiteurs ont parfois la chance d’explorer ses jardins.   

Selon les commandes que lui font ses clients en novembre et décembre, la productrice planifie les variétés qui seront cultivées l’été suivant. Éventuellement, elle aimerait développer des collaborations avec des fleuristes.  

« Les fleurs cultivées localement ont plusieurs avantages. Elles tiennent plus longtemps en vase que celles qui viennent de l’étranger, car elles sont cueillies depuis moins longtemps et ont passé moins de temps en transport. Elles sont aussi plus écoresponsables, car la plupart des fermes florales du Québec cultivent leurs fleurs avec des engrais et des pesticides biologiques. C’est un domaine en émergence, mais les clients se rendent de plus en plus compte de ces avantages », dit Cloé Pétrin.  

Respect de la nature  

Pour donner une couleur encore plus locale à ses bouquets, Cloé Pétrin a entrepris d’introduire certaines espèces de fleurs et de plantes indigènes dans ses jardins. Mais piller la nature sauvage pour composer des bouquets, très peu pour elle!  

« J’ai un grand respect pour la nature et je sais qu’elle est fragile, dit Cloé Pétrin. Je préfère multiplier moi-même les plantes et en faire la culture. J’ai cueilli des graines de verge d’or et réussit à en implanter, puis j’ai cherché des semences pour cultiver de l’achillée millefeuille. J’ai aussi planté des saules pour avoir des chatons dans quelques années, très populaires au printemps. Pendant quelque temps, j’ai vécu en Colombie-Britannique, où les gens ont un très grand respect pour la nature. C’est quelque chose qui m’est resté. »  

D’ailleurs, lorsqu’elle le peut, la productrice enlève les insectes nuisibles à la main, un par un, raconte-t-elle, afin d’éviter l’utilisation de produits chimiques.  

(Photo : Audrina Cardinal)

Une tendance qui gagne en popularité  

Même si les fermes florales sont très jeunes et plutôt rares en Abitibi-Témiscamingue, Cloé Pétrin pense que s’approvisionner en fleurs locales prend place tranquillement dans les usages.  

« La production de fleurs locales est définitivement une nouvelle tendance, mais en plein essor. C’est plus difficile en région de se faire connaître que dans les grands centres, c’est certain. Déjà, on a beaucoup moins de commerces de fleuristes, ce n’est pas dans les habitudes, mais on est dans une ère de changement par rapport à ça. Les gens se rendent compte de la qualité de nos fleurs et l’aspect écoresponsable compte aussi. »  

Engagée au sein de l’Association des producteurs de fleurs coupées du Québec, dont elle participé à la fondation en 2024, Cloé Pétrin voit d’un bon œil cette industrie se structurer tranquillement. « Un de nos grands objectifs est de créer une certification locale », révèle-t-elle.  

Quelques fermes florales à découvrir également en Abitibi-Témiscamingue   

  • Ferme BleuJauneVert à Rouyn-Noranda : fleurs coupées et fleurs séchées, abonnement floral et kiosques à différents endroits durant l’été 
  • Fleur & Citadine à Rouyn-Noranda : abonnements aux bouquets 
  • L’Atelier Fleurs Sauvages à Kipawa : créations de bouquet et kiosque libre-service