Longue randonnée : L’art de bien préparer son sac à dos 

(Photo : Catherine Turgy)
(Photo : Catherine Turgy)

Les longues randonnées, qu’elles durent plusieurs jours ou plusieurs semaines, exigent une préparation minutieuse. Le sac à dos devient alors votre maison mobile : il porte tout ce dont vous avez besoin pour survivre et avancer. Bien le choisir, l’organiser efficacement et savoir gérer la nourriture sont des compétences essentielles pour profiter pleinement de l’expérience tout en restant en sécurité. 

Les types de sacs à dos pour la longue randonnée 

Le choix du sac à dos dépend essentiellement de la durée de la randonnée, de l’autonomie recherchée et du style de randonnée (ultraléger, classique ou expédition). 

  • Sacs de randonnée classiques (50–60L) : C’est la taille standard pour une randonnée de plusieurs jours. Ils offrent un bon compromis entre capacité de portage et confort. Ils sont souvent dotés de multiples poches, de sangles de compression et d’un bon système de suspension pour répartir le poids. 
  • Sacs ultralégers (40–50L) : Adoptés par les randonneurs expérimentés ou adeptes du « thru-hiking », ces sacs privilégient la légèreté, parfois au détriment du confort ou de la robustesse. Ils sont parfaits pour ceux qui savent réduire leur équipement à l’essentiel. 
  • Sacs d’expédition (70L et +) : Conçus pour les aventures de très longue durée ou les climats extrêmes (haute montagne, expéditions arctiques), ils permettent de transporter plus d’équipement, mais sont plus lourds et encombrants. 

Bien organiser son sac à dos 

Une bonne organisation rend la randonnée plus confortable et plus sécuritaire. Voici quelques conseils pour répartir efficacement le contenu : 

  • Le fond du sac : objets peu utilisés en journée : Placez ici votre sac de couchage (compressé), vos vêtements de nuit ou vos affaires de rechange. Ce sont des éléments légers mais volumineux. 
  • Le centre du sac : éléments lourds : Installez vos repas pour plusieurs jours, votre réchaud, filtre à eau ou trousse de premiers soins. Le poids doit être près du dos, au centre de gravité, pour éviter de tirer vers l’arrière. 
  • Le haut du sac : objets utiles rapidement : Vêtements imperméables, cartes, snacks ou lunettes de soleil doivent rester accessibles sans défaire tout le sac. 
  • Les poches latérales et ceinture : Utilisez-les pour de petits objets utiles (cellulaire, crème solaire, couteau, boussole, collation, etc.). Certains sacs disposent de poches à eau ou d’emplacements spécifiques pour les gourdes. 
  • À l’extérieur du sac : Utilisez les sangles pour fixer tapis de sol, tente ou bâtons si besoin, mais veillez à ne pas déséquilibrer le sac ou accrocher des objets fragiles. 

 

(Photo : Catherine Turgy)

Gérer sa nourriture en longue randonnée 

La nourriture est un élément critique en randonnée : elle fournit l’énergie nécessaire et son poids représente souvent une part importante de la charge. Il faut non seulement bien planifier les repas, mais aussi assurer leur conservation et leur sécurité. 

  • Planification et rationnement : Évaluez vos besoins caloriques (en moyenne 3 000 à 5 000 calories par jour pour une longue randonnée) et optez pour des aliments légers à haute densité énergétique : fruits secs, barres énergétiques, nouilles déshydratées, purée instantanée, etc. Répartissez vos rations par jour dans des sachets pour faciliter la gestion. 
  • Réhydratation et préparation :Les repas lyophilisés sont pratiques, mais un simple mélange de couscous, de lentilles ou de purée avec des épices peut aussi faire des merveilles. Un petit réchaud à gaz isobutane suffit souvent pour cuisiner en toute autonomie. 

Stocker sa nourriture la nuit : prévenir les intrusions animales 

Dans certaines régions, notamment en Amérique du Nord, il est impératif de stocker sa nourriture à l’abri des animaux, notamment des ours, mais surtout des rongeurs! Voici les principales méthodes : 

  • Le baril anti-ours (bear canister) : C’est un contenant rigide, fermé par un mécanisme que les animaux ne peuvent pas ouvrir. Il est très efficace, mais volumineux et lourd. Obligatoire dans certains parcs nationaux, il se place à environ 100 mètres du camp, hors de la tente. 
  • L’Ursack : Ce sac souple en tissu ultra-résistant (souvent du Spectra ou Kevlar) résiste aux morsures et griffes d’ours. Il est plus léger qu’un baril, mais doit être bien fermé avec un nœud spécifique. Il se fixe à un tronc ou une souche, mais n’empêche pas l’écrasement de la nourriture à l’intérieur. 
  • Suspendre sa nourriture (technique du « bear hang ») : Méthode classique dans les zones sauvages : il faut suspendre le sac à plus de 4 mètres du sol, à 1,5 mètre du tronc et hors de portée. Cela nécessite une corde, un mousqueton, et un arbre adéquat — ce qui n’est pas toujours disponible. 
  • Nouveaux sacs anti-grizzlys : Des marques comme IGBC (Interagency Grizzly Bear Committee) approuvent de nouveaux contenants semi-rigides, plus légers que les barils traditionnels, intégrant des fibres renforcées ou des systèmes de fermeture innovants. Ces sacs combinent la légèreté de l’Ursack avec une meilleure résistance à l’écrasement.  
(Photo : Catherine Turgy)

En bref, une bonne préparation passe par le choix judicieux du sac à dos, son organisation intelligente et une gestion rigoureuse de la nourriture. En longue randonnée, chaque gramme compte, mais chaque négligence peut se payer cher. Savoir protéger sa nourriture des animaux, bien rationner ses repas et organiser son sac de façon logique, ce sont des gestes simples qui font la différence entre une expédition réussie… ou un retour prématuré. 

3 coups de cœur de longue randonnée 

Outaouais : La Route des Zingues 

Magnifique réseau de sentier maintenu par une équipe de passionnés, la Route des Zingues vous fera passer par une étonnante variété d’écosystèmes et vous mènera aux plages de sable et à l’eau limpide du lac Preston. Au menu : points de vue à couper le souffle et baignades bien méritées. Des terrains de camping rustique se trouvent à l’extrémité nord du sentier, aux abords du lac Marie-Lefranc. 

  • Longueur : 24,3 km (48,6 km aller-retour) 
  • Nombre de nuits : 2 à 3  
  • Lieu de départ : P1 – Sentier Julie à Duhamel (46.0697, -75.0919) 
  • Niveau : Avancé  

Laurentides : Sentier Intercentre 

Ce parcours linéaire relie Lac-Supérieur à Saint-Donat à partir du chemin du Nordet. Il vous fera passer par trois des sommets les plus hauts de la région : les montagnes Grise, Blanche et Noire. On y trouve un abri trois murs ainsi que deux magnifiques refuges rustiques, le Nordet et de L’Appel, disponibles à la location. 

  • Longueur : 32.1km (linéaire) 
  • Nombre de nuits : 2 à 3 
  • Lieu de départ : Stationnement sur le chemin du Nordet à Val-des-Lacs
    (46.2203, -74.4369) 
  • Niveau : Intermédiaire  

Lanaudière : Sentier Tonnerre 

Ce tronçon du Sentier national au Québec est situé aux portes de la réserve faunique Mastigouche et prend son départ à l’accueil Catherine au nord de Mandeville. Il vous mènera au sommet de la falaise Vianney-Guillemette où le sentier offre des vues imprenables sur les lacs de la réserve. Des abris trois murs se trouvent en chemin pour prendre une pause ou passer la nuit, premier arrivé premier servi. Le refuge Saint-Bernard, lieu historique datant de l’époque des clubs de chasse américains, est situé au bout du sentier, au bord du lac du même nom. Il est possible de le réserver à la nuitée.  

  • Longueur : 17,5 km (35 km aller-retour) 
  • Nombre de nuits : 1 à 3 
  • Lieu de départ : Accueil Catherine – Réserve faunique Mastigouche à Mandeville (46.4828, -73.3576) 
  • Niveau : Avancé 

Vous trouverez toutes les informations pour planifier votre prochaine aventure sur ces sentiers sur le site de Balise Québec : baliseqc.ca

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