L’Outaouais : Ligne de départ du Sentier national au Québec 

  • Publié le 2 juin 2025 (Mis à jour le 2 juin 2025)
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(Photo : Catherine Turgy)
(Photo : Catherine Turgy)

Tout a commencé avec un plan ambitieux… celui de bâtir un sentier exclusivement pédestre, qui traverserait notre pays d’un océan à l’autre, en passant par les 10 provinces. À la fin des années 80, le Québec emboîte le pas grâce à une poignée de passionnés qui ont embarqué dans le projet avec enthousiasme. C’est dans Lanaudière, en 1990, que naissent les premiers kilomètres du Sentier national. Le tronçon Matawinie, d’une longueur d’environ 19 km, lance le bal pour la création d’un tracé qui sillonnera la province, d’Ottawa à Cap Gaspé, à travers une myriade de territoires sauvages et d’écosystèmes d’une biodiversité incroyable. Dans ce dernier texte de cette série, nous plongeons au cœur de la première partie du Sentier national au Québec : l’Outaouais.

Gatineau : la ligne de départ

C’est sur la frontière de l’Ontario, sur le pont Alexandra situé en plein cœur de la ville de Gatineau, que se trouve le point de départ du Sentier national au Québec.

Le début du parcours, partagé avec le Sentier Transcanadien, traverse la ville en direction nord-ouest sur 13,7 km de piste cyclable avant d’entrer dans les limites du parc de la Gatineau. Le sentier multifonction traversant le parc totalise quant à lui 42 km. Il entre dans la forêt en serpentant en direction du lac Meech, croisant à plusieurs reprises la route principale et quelques relais de jour permettant de prendre une pause. De lac en lac, le tracé invite à découvrir l’histoire du parc via de nombreux points d’intérêts : sites historiques, ruines et même… une caverne! Un petit détour dont l’intersection est située entre le lac Mousseau et le lac Philippe permet de s’aventurer dans les entrailles de la caverne Lusk. Une bonne raison d’emmener sa lampe frontale pour pouvoir jouer les spéléologues et y découvrir un petit labyrinthe naturel, sculpté au cœur de fascinantes formations géologiques.

À ce jour, à l’exception du camping du lac Philippe situé au nord du parc, il n’y a aucune possibilité de passer la nuit dans le parc en mode longue randonnée. Toutefois, l’aisance d’accès aux véhicules donne la possibilité au marcheur de sortir du parc vers Chelsea vers la mi-parcours pour aller se ravitailler et passer la nuit en hébergement.

Après avoir contourné le lac Philippe, le sentier sort ensuite du parc au stationnement P17, à la hauteur de la ville de Wakefield, où d’autres hébergements sont disponibles, notamment le Moulin Wakefield Hôtel et Spa, un lieu historique aussi charmant que surprenant.

Un tracé à connecter, un territoire à protéger

Pour poursuivre l’aventure à pied au-delà du parc, il faut emprunter les routes puisque le sentier demeure discontinu dans cette région. Le prochain tronçon praticable prend racine dans la municipalité de Val-des-Bois : le sentier Albatros. Selon Loisirs et Plein air Outaouais, des coupes à bois sont actuellement planifiées dans le secteur et des négociations sont en cours afin de protéger le tracé sur 600 mètres de part et d’autre du sentier avant que les coupes n’aient lieu.

Réserve faunique Papineau-Labelle : des avancées prometteuses

Vers le 6e kilomètre du sentier Albatros, on entre dans la réserve faunique via l’Entrée Blanchard. À travers une nature sauvage habitée d’épinettes noires, de bouleaux et de castors, le randonneur s’en met plein les narines et les bottines. Odeurs sucrées de conifères et de petits fruits, effluves des marécages pleins de vie et des feuillages humides. Après une bonne journée de marche, immergé au cœur de la réserve, on émerge enfin sur la pointe nord du magnifique lac Écho, où un camping aménagé, opéré par la Sépaq offre un repos bien mérité.

Grâce aux subventions obtenues ces dernières années, la direction de la réserve faunique, en collaboration avec les municipalités environnantes, sont à bâtir le prolongement du Sentier national en direction du lac Simon, bonifiant également l’offre d’hébergement en camping sauvage destinés aux randonneurs le long du parcours. D’ici 2026, il sera possible de relier à pied la municipalité de Val-Des-Bois jusqu’à Duhamel, au nord du lac Simon.

La Route des Zingues

Le dernier tronçon situé en Outaouais et non le moindre! Prenant naissance au nord de Duhamel et homologué Sentier national au Québec en 2011, il porte toute l’âme des bénévoles passionnés qui l’ont bâti, farouchement protégé et entretenu avec fierté. Selon plusieurs, s’agit d’un des plus beaux tronçons du Sentier national au Québec, un trésor bien gardé de la région! Le nom farfelu lui a été donné en référence à « la route des Indes » et il offre aux marcheurs une multitude de possibilités de parcours : en boucle ou linéaire, pour explorer les nombreux et magnifiques points de vue aménagés avec brio pour nous en mettre plein les yeux.

En 2021, il a été rallongé de 4,5 kilomètres au nord du lac Preston, permettant de randonner sur un agréable sentier rustique jusqu’au lac Marie-Le Franc où sont aménagés des emplacements de camping.

À l’été 2024, une plateforme flottante a été installée à l’embouchure du lac Preston pour permettre aux randonneurs de traverser au sec. Ces derniers devaient autrefois se mouiller, parfois jusqu’au nombril, afin de traverser à gué l’affluent situé au nord du lac. C’est maintenant chose du passé, grâce à l’équipe de bricoleurs passionnée et ingénieuse de la Route des Zingues!

Des projets sont en cours afin de prolonger la fin du sentier, située au lac Marie-Le Franc. Il sera un jour possible de se rendre par le sentier jusqu’à la frontière des Laurentides, touchant le bout du premier tronçon de cette région : le sentier Héritage.


Vous trouverez toutes les ressources pour planifier votre itinéraire, les contacts des gestionnaires de territoire ainsi que les cartes détaillées à un seul et même endroit : Balise Québec (baliseqc.ca)