Différents concepts de fermes florales ont émergé dans les dernières années dans la région de Lanaudière, alors que la tendance des fleurs cultivées localement attire de plus en plus les amateurs de bouquets. Au Jardin de l’Âme, la visite de la ferme est l’occasion de rencontrer la nature pour se mettre à son diapason.
Laurence Bourgault-Martin a entre autres étudié en herboristerie, ainsi qu’en médecine chinoise et autochtone. Elle s’intéresse aussi à l’astroherboristerie, cette discipline alliant astrologie médicale et herboristerie, et intégrant des principes issus de médecines anciennes et alchimiques.
En invitant ses clients au centre du mandala fleuri, qu’elle a emménagé en plein cœur des jardins de sa ferme florale, elle souhaite leur permettre de rencontrer l’Âme du monde, l’Anima mundi.
« Selon moi, tout a une âme : les animaux, les plantes, les roches. Je me vois comme la personne qui parle pour eux et j’invite les gens à entrer en contact avec leur énergie », dit Laurence Bourgault-Martin.
Sur la terre qu’elle emprunte à la ferme communautaire 33 hectares, à Mascouche, Laurence cultive des fleurs et des plantes médicinales, dont beaucoup de variétés indigènes, selon les principes de la biodynamie. Cette philosophie agricole est basée sur l’utilisation d’intrants naturels et la planification des travaux agricoles en fonction des cycles de la lune. Les lieux sont aménagés pour permettre l’organisation d’ateliers de transformation et de cours de yoga et de méditation.
« J’ai conçu un lieu d’enseignement, avec un jardin en cercle, une roue à seize pétales, en lien avec les planètes, les parties du corps et les points cardinaux. C’est un peu mon musée de l’interprétation de la plante! À côté, des espaces de culture de fleurs et d’aromates sont dédiés à la cueillette et plus loin, on peut pique-niquer dans un jardin de lavande invitant à la méditation », décrit la productrice.
En parcourant les allées fleuries en compagnie de ses visiteurs, Laurence Bourgault-Martin pratique l’oracle des plantes, en les invitant à cueillir une plante, dont elle leur explique ensuite le message. Les jours de pluie, des ateliers de fabrication d’amulettes ou de talismans sont menés à l’abri, à partir de plantes séchées.
Vers la mi-juillet, les portes d’Au Jardin de l’Âme sont ouvertes à l’autocueillette. Les pavots et œillets voisinent le basilic sacré, le thym et le romarin, parmi d’autres plantes aromatiques.
En plus de profiter de la beauté de leurs bouquets, la productrice souhaite que ses clients soient en mesure d’utiliser et de transformer les plantes pour en tirer tous les bienfaits.
Bien avant de se retrouver sous forme de tisane dans une tasse, les plantes ont beaucoup à nous apporter, pense-t-elle.
« Mon rêve était d’inviter les gens à venir cueillir leurs plantes pour leur utilisation, et de leur apprendre comment les transformer en différentes préparations, comme des teintures mères, macérats ou vinaigres. Mais je veux aussi leur transmettre que même avant de les consommer, on en retire des bienfaits. La plante, c’est une conscience. On n’expérimente pas les mêmes sensations en contemplant et en respirant le parfum de la camomille, automatiquement calmant, ou du romarin, très vivifiant. J’invite les gens à utiliser leurs sens pour écouter le message des plantes », dit Laurence Bourgault-Martin.
Durant la belle saison, plusieurs journées spéciales ont lieu à la ferme 33 hectares, dont la Fête des récoltes en septembre, très populaire. Juste à côté d’Au Jardin de l’Âme, les visiteurs ont alors l’occasion de découvrir une autre ferme florale, ordinairement fermée au public, Soliflor.
« Je me spécialise en fleurs coupées, que je distribue dans les marchés publics, à Mascouche et à Pointe-aux-Trembles, explique Maude Camirand, copropriétaire. J’offre aussi des abonnements à mes bouquets et des arrangements pour les événements spéciaux. Toutes mes fleurs sont cultivées de façon écologique! »